Étudiant : Copier, est-ce tricher?

La fraude aux examens universitaires a toujours existé, mais sa perception par les étudiants a évolué. La première étude de grande ampleur sur la tricherie à la fac remonte aux années 1960.

Quand les écoles et les universités se mobilisent contre la tricherie, il s’agit bien sûr pour elles de garantir la valeur des examens et de veiller à l’égalité entre les étudiants. Mais ces institutions étant des lieux d’éducation et de socialisation, les enjeux de cette lutte se répercutent au-delà de l’enseignement supérieur, comme le rappelle Déborah L. Rhode, professeure de droit. En effet, une personne commençant à tricher tôt sera plus encline à reproduire ce comportement au cours de sa vie.

Pis encore, un étudiant risque de s’identifier à ce rôle, si l’on se réfère aux analyses de Dan Ariely . «Une fois que vous avez commis votre premier acte malhonnête, il est plus probable que vous en commettiez d’autres , observe ce spécialiste de l’économie comportementale. Une fois que les gens commencent à se voir comme des tricheurs, il devient plus probable qu’ils tricheront.»

Pour enrayer un phénomène, encore faut-il en connaître mieux les tenants et les aboutissants. Une démarche d’autant plus nécessaire que la tricherie interroge tous les acteurs de l’enseignement. Aux États-Unis aujourd’hui, plus de 90% des étudiants interrogés déclarent qu’il y a un problème de ce type dans leur université, et deux tiers des chefs d’établissement considèrent que le phénomène est en augmentation. Et, si les taux de signalement varient selon les pays, le phénomène se révèle d’une quasi-ubiquité.

Motivations

Pourquoi les élèves trichent-ils? Les raisons sont multiples et Pascal Guibert et Christophe Michaud en ont identifié un certain nombre. Sans surprise, les concernés vont invoquer des enjeux stratégiques: on triche plus volontiers dans des matières qu’on ne valorise pas (comme les langues mortes), ou lorsqu’on estime que, face à une charge de travail trop importante, on prendrait le risque de rater son diplôme.

Contrairement à certains stéréotypes, leur étude montre également que la triche n’est pas l’apanage des moins assidus et autres cancres –elle est aussi pratiquée par les meilleurs. Une observation qui recoupe les résultats de Deborah L. Rhode. Passant en revue les études académiques sur le sujet, elle souligne que le phénomène concerne les institutions d’élite, telles Harvard ou Yale, aussi bien que les plus modestes, mais également en leur sein, les moins bons étudiants comme les têtes de promotion.

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Efuet. Atem
Président-Fondateur, CEO World like Home

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