Natacha Daniels (au centre), étudiante de 20 ans à l’Université nationale d’économie de Kharkiv, a longtemps hésité à fuir car son passeport nigérian était entre les mains de l’administration de son université pour le renouvellement de son permis de résidence. Crédit : Mehdi Chebil
Comme nous rapport Info Migrants, la manière dont la France applique la protection temporaire européenne pour les déplacés d’Ukraine laisse de côté une partie d’entre eux : les étudiants de nationalité étrangère. Ces derniers se retrouvent dans une situation administrative incertaine, voire irrégulière. Quant à leur désir de reprise d’études, l’heure est aussi au blocage.
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« J’ai demandé à la mairie de Nancy de m’aider à continuer mes études ici, de me trouver un logement, un titre de séjour temporaire pour pouvoir le faire. Ils m’ont dit que le dispositif européen, c’est seulement pour les Ukrainiens », témoigne Moustapha, 24 ans, ex-étudiant en médecine à Kharkiv tout juste arrivé en France. Le jeune homme est originaire de Guinée Conakry. « Je leur ai montré mon titre de séjour ukrainien, qui prouvait que je vivais depuis un an en Ukraine, mais ils m’ont dit que je n’étais pas concerné. »
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Mustapha est loin d’être le seul étudiant de nationalité étrangère déplacé d’Ukraine dans cette situation. Depuis le 4 mars, l’Union européenne accorde une protection temporaire aux personnes ayant fui la guerre en Ukraine. En France, cela se concrétise par l’octroi d’une autorisation provisoire de séjour (APS) de six mois, renouvelable sur trois ans. Cette APS, en plus de régulariser la présence sur le territoire français, ouvre un accès aux droits inédit, dont la possibilité de travailler et d’obtenir une couverture maladie sans délai.
Elle est délivrée aux Ukrainiens ainsi qu’aux ressortissants étrangers résidents permanents en Ukraine. Restent, sur le banc de touche, les étrangers résidant en Ukraine mais ne disposant pas d’un titre de séjour de longue durée. En premier lieu : les étudiants.
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« Certains de mes amis qui étaient étudiants comme moi l’ont obtenu, mais je ne pouvais rien dire. Je vais aller voir ailleurs, peut-être que dans d’autres villes ça ira mieux », glisse Moustapha.
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La Maison des Camerounais de France et du Réseau Afrique VIe Région, à mise en place une Dispositif spécial pour accompagner les Africaines d’Ukraine.
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