“Le plus important est de trouver ce que l'on aime”

Découvrons aujourd’hui le parcours très atypique de Tudor, ingénieur électronique natif de Bucarest en Roumanie. Multitude d’expériences professionnelles, audace, détermination et passion, voilà entre autres les ingrédients d’un parcours particulier que ce jeune homme nous dévoile après une partie de basket-ball.


Tudor constantinescu

De Ploesti à Toulouse

Milieu des années 90, Tudor joue aux légos et aux playmobil comme tous les enfants de son âge, mais adore également regarder son père réparer des équipements électroniques.

“J’aimais le regarder réparer des produits comme le téléviseur, la radio, etc. Nous sommes entourés d’appareils électroniques et je n’arrêtais pas de me demander comment tel ou tel dispositif fonctionnait. Alors le choix a été évident “

Esprit d’observation et curiosité dès le bas âge, telles sont les qualités qui semblent prédestiner Tudor au métier d’ingénieur.

Bon à savoir: Le rôle de l’ingénieur est de résoudre des problèmes techniques, concrets et souvent complexes, qu’on lui pose. Il dispose pour cela de solides connaissances acquises lors de sa formation et d’un savoir-faire hérité de son expérience.

C’est à Ploiesti, surnommée “la ville du pétrole roumain” que Tudor obtient son baccalauréat avec mention (9,63/10), au lycée Spiru Haret. Il intègre ensuite sur concours la célèbre université polytechnique de Bucarest.

Bon à savoir: En Roumanie les épreuves sont évaluées sur une échelle de 0 à 10 contrairement à la majorité des systèmes francophones.

Ses deux premières années post bac validées, Tudor entend parler d’un programme d’échange étudiant (erasmus) entre son pays natal et la France. Curieux comme à son habitude, il décide de postuler et est admis par l’ ENSEEIHT à Toulouse pour un double diplôme franco-roumain. Il s’envole alors pour la capitale de l’aéronautique. La première année sera entièrement financée par le programme d’échange. En ce qui concerne la deuxième, il fera appel à son audace pour trouver une solution financière.

Quelques jours à peine passés dans ce nouvel établissement toulousain, Tudor surprend la direction par sa proposition plutôt osée.

“Après 2 jours de cours j’ai réalisé que j’allais revoir des notions très théoriques que j’avais déjà, en partie, apprises à Bucarest et les étudiants de 2ème année (BAC+4) me semblaient apprendre des choses bien plus intéressantes. Alors je me suis battu pour « sauter » une année et passer directement en 2ème année. La direction de l’école a été réfractaire au début en soutenant que « les élèves venant de mon école n’ont pas toujours eu que des 20 » ; mais cela s’est fait et j’ai validé avec brio cette première année d’études en France

De nombreuses personnes confondent parfois audace et arrogance. L’audace c’est le mépris des obstacles, du danger, des difficultés. Sénèque disait à ce sujet “Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles.”. Ce jeune roumain, aussi intrépide que ambitieux, va nous le prouver à de multiples reprises tout au long de son parcours.

Cette quatrième année de cycle ingénieur validée, il est temps de retourner en Roumanie terminer le cycle, mais il est surtout vital de trouver une source de financement pour la dernière année à effectuer en France afin d’obtenir le double diplôme.

“A l’école nous avions une liste d’entreprises connues du département et qui proposaient des stages. J’ai postulé à la majorité de ceux-ci. J’ai également postulé à des stages que j’avais trouvés sur le site apec.fr. Je pense avoir envoyé environ une dizaine de CVs.”

Avant de rentrer en Roumanie, Tudor fait une escale de 3 mois en Allemagne afin d’effectuer un stage rémunéré à l’institut de recherche Fraunhofer, dans le domaine du fpga. Vous l’aurez compris, c’est le début du sprint vers la solution financière indispensable au double diplôme.

A l’université polytechnique de Bucarest la dernière année est dédiée à un semestre de cours et un semestre projet de fin d’études. Désireux de finir plus tôt, le jeune roumain achève ses deux missions en un semestre et décroche un CDD de 9 mois en tant qu’ ingénieur électronique FPGA chez TTTech, spécialiste des systèmes de communication pour avions et voitures.

Bon à savoir: L’ingénieur en électronique numérique crée les puces électroniques contenues dans divers équipements (lecteurs DVD, MP3, téléphones portables, ordinateurs…). À partir d’un cahier des charges, il définit l’architecture matérielle et fonctionnelle de la partie numérique. Puis il choisit les composants et détermine leur organisation. Il pilote le développement, la mise au point, le déploiement et la documentation technique du projet. Une fois les circuits imprimés réalisés, il les teste et procède aux ajustements et mises au point nécessaires.

Les 9 mois écoulés, les poches sont pleines, il est temps de retourner à Toulouse pour en découdre avec ce double diplôme.

Du stage de fin d’études au CDI

De l’eau a coulé sous les ponts depuis cette période d’agitation et de voyages ci et là. Tudor achève son dernier semestre d’études en France. Comme pour le stage précédent, le réseau de l’école lui permet assez facilement de décrocher un contrat. Le stage se déroule très bien et il se voit proposer un CDI à deux mois de son terme, mais cette éternelle curiosité le pousse à quand même postuler ailleurs.

“Oui, il était pour moi important de voir ce que je pouvais avoir comme poste ailleurs. Cependant j’ai décidé de rester dans l’entreprise dans laquelle j’avais effectué mon stage”

Depuis cette expérience, Tudor a plusieurs fois changé de boîte en 9 ans de carrière.

“Lorsqu’on change d’employeur en début de carrière, c’est principalement parce qu’on souhaite diversifier et enrichir nos connaissances et compétences; cela a été mon cas également”

Il travaille toujours dans le domaine de la conception de circuits intégrés numériques mais s’apprête à changer de poste pour rejoindre le monde du software embarqué, un nouveau challenge en perspective.

Conseils aux jeunes

“Le plus important est de trouver ce que l’on aime faire; c’est le plus important. Lorsque vous faites ça, vous aurez envie de lire des articles, des livres etc à ce sujet et donc passer plus de temps que vos camarades ou collègues là-dessus. Comme dans tout domaine, investir du temps et de la passion dans quelque chose vous permettra de développer des compétences et vous vous démarquerez facilement des autres camarades ou collègues lorsque vous chercherez un stage ou un CDI”

Fort d’une dizaine d’années d’expérience professionnelle, Tudor nous livre un conseil assez différent de ceux qu’on a reçus ces derniers mois. On y voit une certaine prise de recul, un retour à l’essentiel, la passion avant tout.

Vu que son club de football de cœur, le FC Barcelone affiche une petite mine depuis le départ de sa star argentine Lionel Messi, Tudor se réfugie dans le basket, furieux de voir le Réal Madrid à la tête du championnat espagnol…

Tudor en une phrase : Gentil, déterminé, chiant

Et toi? As-tu été inspiré par le parcours de Constantinescu ? Que penses-tu de ses conseils? Exprime toi maintenant à ton tour en commentaires.

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Ludovic Tchoupe,

aka Tramel

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:+1: Bravo, comme quoi il faut toujours se battre.

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