Seuls 28 % soit un peu plus d’1 sur 4 des étudiants inscrits en première année de licence obtient leur licence trois ans après. Il faut dire qu’un tiers abandonnent dès la licence 1. Par Natacha Lefauconnier, Baptiste Legout, publié le 21 Novembre 2017 l’Etudiant.
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Depuis 2008, le taux de réussite des néobacheliers en licence stagne. Seuls 28 % des inscrits en L1 juste après leur bac, en 2012, ont obtenu un diplôme de licence en trois ans, soit à peine 1 % de mieux que l’an dernier. Ce taux grimpe à 41 % si l’on prend en compte les étudiants ayant eu besoin d’une année supplémentaire pour le décrocher.
« Nous espérons que la réforme en cours va y remédier, commente Gilles Roussel, président de la CPU (Conférence des présidents d’université). La mise en place de parcours spécifiques en première année pour les bacheliers qui ont besoin d’accompagnement devrait y contribuer, car ces taux de réussite en licence masquent des disparités. »
Pour les élèves de terminale, cela passera par deux semaines d’orientation au lycée, l’une en décembre, l’autre en février, et par un plus fort accompagnement pour faire leurs vœux sur la nouvelle plate-forme d’admission postbac, Parcoursup. La procédure pour entrer en licence change : désormais, les universités pourront regarder le dossier de chaque candidat afin de lui proposer soit le parcours classique (si son profil correspond à la filière), soit un parcours renforcé (avec plus de travaux dirigés, de méthodologie…) pour améliorer ses chances de réussite.
Un tiers des étudiants abandonnent dès la L1
La note ministérielle « Parcours et réussite en licence et en PACES », publiée le 21 novembre 2017, souligne notamment l’importance du facteur « abandon » dans les filières universitaires. En effet, 31 % des étudiants inscrits en L1 renoncent dès cette première année, et 13 % de plus au cours de leur deuxième année, qu’ils aient redoublé (10 % des cas) ou qu’ils soient passés en L2 (3 %).
53 % des bacheliers parviennent, en un an ou deux, à entrer en L2. Une fois ce cap franchi, plus de 8 étudiants sur 10 réussissent leur année et sont admis à poursuivre en L3.
La filière du bac, facteur clé de réussite
La filière du baccalauréat est l’un des facteurs le plus déterminants de la réussite en licence : quand près d’un bachelier général sur deux obtient sa licence en trois ou quatre ans, seuls 16 % des bacheliers technologiques et 5 % des bacheliers professionnels valident leur diplôme. Les étudiants issus de ces deux dernières filières représentent pourtant un quart des effectifs en L1.
Cette filière du bac est aussi un critère clé en PACES (première année commune aux études de santé). Si un tiers des bacheliers 2012 est parvenu à passer en deuxième année, après un ou deux ans de PACES, cela concerne essentiellement ceux qui ont suivi la filière scientifique au lycée. Les chances de réussite des autres bacheliers sont inférieures à 3 %.
La mention obtenue au bac est également fortement corrélée au taux de réussite. Si les étudiants ayant obtenu une mention très bien ne représentent que 3 % des inscrits en première année de licence, 77 % d’entre eux valident leur licence en trois ou quatre ans. À l’inverse, parmi les étudiants ayant obtenu leur bac sans mention et sans passer par la case rattrapage, seuls 32 % obtiennent in fine leur diplôme.
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Enfin, avec une différence de douze points entre les taux de réussite, les filles réussissent bien mieux que les garçons : 46 % des étudiantes obtiennent leur licence en trois ou quatre ans, contre 34 % des étudiants. Un écart qui s’est creusé : la différence entre les deux sexes n’était que de dix points l’an dernier.
En revanche, il y a peu d’écart dans les taux de réussite selon la discipline choisie.
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La réussite fac par fac : de fortes disparités
Outre ces moyennes, la note ministérielle délivre un ensemble de chiffres pour chacune des universités. Les universités d’Angers, de Lyon 2, de Paris 11 et de Poitiers arrivent en tête du peloton avec un taux de réussite en licence supérieur ou égal à 50 %.
Si l’on tient compte de la valeur ajoutée de chaque établissement – indicateur certes controversé (voir encadré) – l’université d’Angers reste en tête, suivie par l’institut national universitaire Champollion et les universités de Corse, de La Rochelle et de Poitiers. À l’inverse, les trois universités lilloises et celle de Nice ont la plus faible valeur ajoutée.
Université | Réussite en 3 ou 4 ans (Taux observé) | Réussite en 3 ou 4 ans (Taux attendu) | Réussite en 3 ou 4 ans (Valeur ajoutée) |
---|---|---|---|
ANGERS | 55,5 % | 46 % | 9,5 pt |
LYON 2 | 51,8 % | 46,7 % | 5,1 pt |
PARIS 11 | 50,1 % | 48 % | 2,1 pt |
POITIERS | 50 % | 43,2 % | 6,7 pt |
PARIS-EST – MARNE-LA-VALLÉE | 49,5 % | 43,1 % | 6,4 pt |
PARIS 1 | 49,4 % | 48,2 % | 1,2 pt |
PARIS 2 | 49,4 % | 54,4 % | – 5,1 pt |
LA ROCHELLE | 48,6 % | 41,7 % | 6,8 pt |
CHAMBÉRY | 48,2 % | 42,8 % | 5,4 pt |
INSTITUT NATIONAL UNIVERSITAIRE CHAMPOLLION | 48,1 % | 40,2 % | 7,9 pt |
BRETAGNE SUD | 47,9 % | 44 % | 3,9 pt |
RENNES 1 | 47,8 % | 50,5 % | – 2,7 pt |
BREST | 47,7 % | 43 % | 4,7 pt |
TOULOUSE 1 | 47,6 % | 46,5 % | 1,2 pt |
PAU | 47,4 % | 42,7 % | 4,7 pt |
PARIS 4 | 47,2 % | 48,7 % | – 1,5 pt |
DIJON | 47,1 % | 42,4 % | 4,7 pt |
CORSE | 46 % | 38,7 % | 7,3 pt |
CLERMONT | 46 % | 44,7 % | 1,2 pt |
NANTES | 45,6 % | 46,7 % | – 1 pt |
VERSAILLES – SAINT-QUENTIN | 45,3 % | 39,3 % | 6 pt |
PARIS 10 | 45,2 % | 41,2 % | 4 pt |
BORDEAUX 3 | 44,5 % | 44,8 % | – 0,3 pt |
RENNES 2 | 44,3 % | 42,4 % | 2 pt |
BESANÇON | 44,2 % | 41,5 % | 2,7 pt |
BORDEAUX | 44,2 % | 44,7 % | – 0,5 pt |
LYON 3 | 43,7 % | 45,1 % | – 1,4 pt |
TOURS | 43,3 % | 43,9 % | – 0,6 pt |
TOULOUSE 3 | 43,1 % | 40,6 % | 2,5 pt |
LITTORAL | 43,1 % | 44,2 % | – 1,1 pt |
PARIS 7 | 43,1 % | 45,6 % | – 2,5 pt |
LIMOGES | 43 % | 41,3 % | 1,7 pt |
GRENOBLE | 42,5 % | 43,5 % | – 1 pt |
SAINT-ÉTIENNE | 42,4 % | 35,9 % | 6,4 pt |
ORLÉANS | 42,2 % | 39,6 % | 2,6 pt |
MULHOUSE | 42,1 % | 38,9 % | 3,2 pt |
LE MANS | 41,8 % | 41,1 % | 0,7 pt |
PARIS 3 | 41,8 % | 44,4 % | – 2,6 pt |
PARIS 6 | 41,8 % | 45,8 % | – 4 pt |
STRASBOURG | 40,9 % | 45,9 % | – 5 pt |
MONTPELLIER 3 | 40,6 % | 40,2 % | 0,4 pt |
PARIS-EST – CRÉTEIL | 40,5 % | 36,4 % | 4,1 pt |
LORRAINE | 40,3 % | 41,9 % | – 1,5 pt |
REIMS | 40 % | 38,1 % | 2 pt |
PARIS 5 | 40 % | 40,4 % | – 0,3 pt |
CAEN | 39,1 % | 41,1 % | – 2 pt |
CERGY-PONTOISE | 38,5 % | 38,1 % | 0,4 pt |
AMIENS | 37,2 % | 36,6 % | 0,6 pt |
TOULOUSE 2 | 37,2 % | 40,6 % | – 3,4 pt |
PERPIGNAN | 37 % | 32,8 % | 4,2 pt |
VALENCIENNES | 36,9 % | 35,4 % | 1,6 pt |
ROUEN | 36,8 % | 38,9 % | – 2,2 pt |
ARTOIS | 36,7 % | 37,6 % | – 0,9 pt |
MONTPELLIER | 36,6 % | 38,5 % | – 1,9 pt |
LILLE 2 | 35,9 % | 42,7 % | – 6,8 pt |
LILLE 1 | 35,8 % | 47,2 % | – 11,4 pt |
AIX – MARSEILLE | 35,5 % | 37,2 % | – 1,7 pt |
LYON 1 | 34,6 % | 39,9 % | – 5,2 pt |
TOULON | 33,8 % | 33,6 % | 0,2 pt |
LE HAVRE | 32,8 % | 33,6 % | – 0,7 pt |
NICE | 32,5 % | 39,4 % | – 6,9 pt |
AVIGNON | 32,2 % | 31,3 % | 0,8 pt |
LILLE 3 | 31,9 % | 39 % | – 7,2 pt |
ÉVRY – VAL D’ESSONNE | 29,9 % | 27,8 % | 2,2 pt |
NIMES | 29,9 % | 32,5 % | – 2,6 pt |
CUFR MAYOTTE | 26 % | 22,1 % | 3,9 pt |
PARIS 8 | 26 % | 27,7 % | – 1,6 pt |
PARIS 13 | 24,6 % | 25,1 % | – 0,5 pt |
POLYNÉSIE FRANÇAISE | 23,3 % | 22,8 % | 0,4 pt |
LA RÉUNION | 20 % | 26,4 % | – 6,4 pt |
ANTILLES | 18,5 % | 24,6 % | – 6,1 pt |
GUYANE | nd | nd | nd |
Source : MESR-SIES-Réussite Licence 3 ou 4 ans Cohorte 2012, Note flash novembre 2017.
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